Marianne

Le congé paternité, ce n'est pas du luxe ! Pendant les deux ou trois premières semaines à la maison, notre petite fille décide de ne pas dormir la nuit et demande une attention constante. Les premiers jours sont les plus éprouvants. Mais cela permet de se découvrir de nouvelles limites de patience et d'endurance ! Avant cela, 8 heures de sommeil me paraissaient nécessaires mais finalement avec deux ou trois heures par ci par là, on arrive quand même à tenir debout. Aller travailler me paraît par contre illusoire. Il nous faut un peu de temps pour se faire à ce nouveau rythme. La nuit, l'un de nous dort dans la chambre d'amis pendant que l'autre essaie de calmer la petite. Mais parfois, lui donner le sein est le seul moyen d'y parvenir et il faut bien que j'aille réveiller Pauliina. Les journées sont heureusement plus calmes et nous pouvons faire la sieste.

Je pense que ça fait longtemps que je n'avais pas autant regardé la télévision, à peu près la seule activité possibles lorsque les bras sont occupés par un nourrisson. La petite se réveille très facilement une fois dans son lit et il est facile de la faire s'endormir en la tenant. Les tétines ne sont pas la solution miracle que j'imaginais. Le plus souvent elle sont simplement dédaignées lorsque la petite se rend compte que rien n'en sort. Par contre il est assez facile de savoir quand elle a faim : elle se met simplement à crier LAI, LAII, LAAAIII jusqu'à ce qu'on la nourrisse.

Gros changement de rythme la quatrième semaine. Quasiment du jour au lendemain, les nuits se font quasiment sans pleurs de minuit à 8 heures. Oh, il faut bien la nourrir une fois et parfois la porter quelques minutes mais après les premières semaines, la différence est claire et appréciée.

Nous nous décidons finalement pour un prénom : Marianne marche bien en français et en finnois, Ilona est un prénom finnois joyeux et Eléanore et proche de Aliénor qui était mon premier choix, mais trop proche de Alien pour Pauliina. Cerise sur le gâteau, c'est quasiment l'anagramme de mon nom de famille.

Quelques rendez-vous au centre de suivi nous permettent d'être sûrs que tout se passe bien et on nous encourage à réduire les doses de lait non maternel. Je le regrette presque, j'aime bien donner le biberon.

Nous essayons d'utiliser les couches réutilisables pendant la journée. Il faut admettre qu'elles ne sont pas aussi pratiques et absorbantes que leurs homologues jetables - sans compter les fuites - mais nous nous accrochons. Je suis surpris par le bruit qu'elle fait lorsqu'elle a des gaz qu'elle relâche parfois fort peu à propos avec un petit sourire nerveux et je crois que je n'avais pas fait autant de commentaires pipi-caca depuis au moins 30 ans.

Retour au travail après deux semaines et demie de pause. La première semaine est rude puisque je ne peux pas dormir autant que nécessaire. Heureusement, ça s'améliore par la suite. Nouvel arrivant au bureau, un Ukrainien cette fois-ci qui essaie tout de suite de nous motiver à prendre part au semi-marathon. Pourquoi pas ? Si mon pied est en état, je me laisserais bien tenter.